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Économie / 24 septembre 2019

N°38 – Chômage français : se consoler ou se comparer

Le chômage français, un échec du cycle qui se termine

L’Insee et Eurostat publient les données au T2 et en juin 2019.  Au T2 2019, en France, le chômage au sens du BIT atteint en moyenne 8,5% (-0,2pt sur un trimestre, -0,6pt sur un an). Il atteint 8,7% en juin (cvs) selon Eurostat.  

La France métropolitaine compte 8,2% de chômeurs, soit 2,4 millions en moyenne sur le trimestre (-66 000). Cette baisse du chômage est de – 0,6pt pour les jeunes, de -0,2pt pour les 25-49 ans et de -0,2pt pour les 50 ans ou plus.

Le chômage de longue durée, de plus d’un an, s’établit à 3,2% de la population active.

Le taux d’emploi (BIT) s’établit à 66% des 15-64 ans, en hausse de +0,2pt sur un an. Il reste important chez les 25-49 ans (81,5%). On peut aussi noter l’amélioration sensible chez les 55-64 ans à 52,8% (+0,9pt).

A noter également la hausse relative des CDI (+0,1pt sur un an) par rapport aux CDD qui concernent 7,6% de la tranche d’âge, en baisse de -0,2pt, et la croissance des autres formes d’emploi (8,8% ; +0,5pt).

En juin 2019, le taux de chômages (cvs) a atteint 6,3% en moyenne dans l’UE28 et 7.5% dans la zone euro. 

Seuls 4 pays sont au-dessus de la moyenne UE : Grèce, Espagne, Italie et France.

Inversement, les 24 autres pays connaissent un taux de chômage inférieur à 6,7% dont 7 un taux sous les 4% : Tchéquie, Allemagne, Hongrie, Malte, Pays-Bas, Pologne, et Royaume-Uni.

Commentaires

A l’inverse des mots attribués à Talleyrand, ici, quand on s’examine on se rassure, quand on se compare on se désole : la situation du marché du travail français est en nette amélioration mais loin derrière celles des autres pays européens.

Une situation en nette amélioration : le chômage se réduit, le taux d’emploi augmente. Ceci se fait sans détriment pour la qualité de l’emploi tout en permettant aux jeunes de mieux s’insérer sur le marché du travail et aux séniors de poursuivre plus longtemps leurs carrières.

Cependant, la comparaison européenne est plus critique : à l’exclusion des trois pays les plus touchés par la crise financière de 2008 puis de l’UE en 2010, la France reste le pays du chômage élevé alors que ce n’est plus la situation normale des économies développées : les pays de l’UE, comme les Etats-Unis ou le Japon, s’ils peuvent connaitre des difficultés d’ordre économique ne connaissent plus le chômage de masse.

Le chômage important n’est probablement pas une fatalité. Les données récentes montrent qu’il n’en est rien, d’autant que les pays connaissant des taux de chômage faibles, voire le plein emploi, n’ont pas tous la même spécialisation économique.

Cette nouvelle réalité de la baisse du chômage devrait amener à dépasser les clivages théoriques pour agir sur les facteurs structurels qui font que le taux de chômage français ne franchit pas plus rapidement et plus nettement un niveau inférieur. Beaucoup d’autres pays européens ont trouvé des solutions pratiques ; il est nécessaire de poursuivre les réformes sur la régulation et le coût du travail, notamment en regardant au-delà de nos frontières.

 

Analyse à caractère économique ne constituant pas une prise de position